Des prothèses hyperréalistes pour les peaux noires

Les prothèses de John Amanam sont hypperéalistes. Elles se confondent facilement avec les peaux foncées de toutes nuances. La création du sculpteur et ancien artiste d’effets spéciaux a fait l’effet d’une bombe. D’abord chez lui dans le Sud du Nigeria. Depuis, que John Amanam fait des répliques parfaites des parties du corps humain, il a vendu plus de 200 pièces.

Tout est partie d’un besoin, d’un manque. Alors que son petit frère vient de perdre sa main suite à un accident, John Amanam et sa famille s’interroge. Avec sa famille, il constate que toutes les prothèses sont créées pour les peaux blanches. Une réalité quotidienne pour tous les amputés de couleur dans le monde. Nombreux sont ceux qui vivent avec un membre ou une partie du corps opposé à leur teint naturel.

Les prothèses pour peaux noires n’existaient pas

Au Nigéria également, les prothèses de couleurs n’existaient pas. Le sculpteur de 33 ans, John Amanam a voulu changer cette tendance. Depuis trois ans, il conçoit des prothèses noires hyperréalistes ce qui fait de lui un pionnier dans ce domaine. Dans son atelier devenu usine, il fabrique des mains, des jambes, des doigts, des orteils, des oreilles, des nez et des seins prothétiques.

Sans aucune formation en prothèse, John Amanam se lance dans des recherches autodidactiques pour apprendre le métier. Après un an d’expériences dans son atelier, après de nombreux essais et d’erreurs, il a pu produire une prothèse de main pour son frère, semblable avec le reste de sa main.

John Amanam, un pionnier des prothèses hyperréalistes

Les prothèses étaient si convaincantes qu’ils les a publiées sur sa page Facebook. Les retours ont rassuré l’ancien sculpteur. Il a reçu des commandes de tout le Nigéria. Les commandes de prothèses d’amputés venaient du bout du monde et n’ont pas cessé depuis.

«Les prothèses personnalisées qui correspondent à la couleur de la peau sont rares dans le monde. Dans le cas de l’Afrique, toutes les prothèses sont importées de l’étranger. » affirme le nigerian.

«J’ai rapidement découvert que j’étais le seul à fabriquer des prothèses noires. Non seulement au Nigéria mais dans toute la région » a déclaré John Amanam. Son travail a attiré l’attention de la presse internationale, telles Reuters, Al Jazeera et d’autres publications en Afrique et dans le monde.

Le travail de John Amanam sera bientôt présenté aux États-Unis et en France dans le cadre de deux expositions sur les innovations en prothèse. Mais l’inventeur est pris entre deux feux. Il souhaite améliorer son concept mais souhaite également développer son Art.

«J’ai la chance de pouvoir aider les gens, mais le secteur des prothèses ne me laisse pas de temps pour ma pratique artistique», constate John Amanam. «Je travaille pour équilibrer les deux. Le sculpteur en moi veut toujours partager ses idées avec le monde ».

Les prothèses noires sont si rares que John Amanam a déposé un brevet de son innovation au Nigeria l’année dernière.

Dorothée Audibert-Champenois (BLKNews) – ©️ Facebook John Amanam

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