«Quand le jour vient, nous nous demandons, où pouvons-nous trouver la lumière dans cette obscurité qui n’en finit pas?
(…)
Nous avons bravé le ventre de la bête.
Nous avons appris que le calme n’est pas toujours la paix.
Et les normes et les notions de ce qui est juste n’est pas toujours justice.
Et pourtant, l’aube est à nous avant que nous ne le sachions.
D’une manière ou d’une autre, nous le faisons. D’une manière ou d’une autre, nous avons survécu et été témoin d’une nation qui n’est pas brisée, mais simplement inachevée.
Nous, successeurs d’un pays et d’une époque où une fille noire maigre descendant d’esclaves et élevée par une mère célibataire, pouvons rêver de devenir présidente pour se retrouver à réciter seule devant vous.
Et oui, nous sommes loin d’être polis, loin d’être parfaits, mais cela ne veut pas dire que nous ne nous efforçons pas de former une union parfaite.
Nous nous efforçons de forger notre union avec un but.
Pour composer un pays engagé à toutes les cultures, couleurs, caractères et conditions de l’homme.
Et ainsi nous levons nos regards non pas sur ce qui se tient entre nous, mais sur ce qui se tient devant nous.
Nous comblons le fossé parce que nous savons que pour donner la priorité à notre avenir, nous devons d’abord mettre nos différences de côté.
Nous déposons nos armes afin de pouvoir tendre nos bras les uns aux autres.
Nous ne cherchons le mal à personne et l’harmonie pour tous.
Que le globe (…) dise que c’est vrai.
Même en pleurant, nous avons grandi.
Même si nous souffrons, nous l’espérons.
Même si nous sommes fatigués, nous avons essayé.
Non pas parce que nous ne connaîtrons plus jamais la défaite, mais parce que nous ne sèmerons plus jamais la division.
L’Écriture nous dit d’envisager que chacun s’assiera sous sa propre vigne et son figuier et que personne ne leur fera peur.
Si nous voulons vivre à la hauteur de notre temps, alors la victoire ne sera pas dans la lame, mais dans tous les ponts que nous avons construits.
Telle est la promesse de la clairière, la colline que nous gravissons si seulement nous osons.
C’est parce qu’être américain est plus qu’une fierté dont nous héritons. C’est le passé dans lequel nous entrons et comment nous le réparons.
Nous avons vu une force qui briserait notre nation plutôt que de la partager. Cela détruirait notre pays si cela signifiait retarder la démocratie. Et cet effort a failli réussir.
Mais si la démocratie peut être périodiquement retardée, elle ne peut jamais être vaincue définitivement.
Dans cette vérité, dans cette foi, nous avons confiance car tant que nous avons les yeux sur l’avenir, l’histoire a les yeux sur nous.
C’est l’ère de la juste rédemption. Nous le craignions dès sa création.
Nous ne nous sentions pas prêts à être les héritiers d’une heure aussi terrifiante.
Mais en son sein, nous avons trouvé le pouvoir d’écrire un nouveau chapitre, de nous offrir de l’espoir et du rire, alors qu’une fois que nous nous sommes demandés, comment pourrions-nous éventuellement vaincre la catastrophe?
Maintenant, nous affirmons, comment la catastrophe pourrait-elle l’emporter sur nous?
Nous ne retournerons pas à ce qui était, mais nous nous dirigerons vers ce qui sera, un pays meurtri, mais entier, bienveillant, mais audacieux, féroce et libre.
Nous ne serons pas retournés ou interrompus par l’intimidation parce que nous savons que notre inaction et notre inertie seront l’héritage de la prochaine génération.
Nos erreurs deviennent leurs fardeaux, mais une chose est certaine.
Si nous fusionnons la miséricorde avec la force et la force avec le droit, alors l’amour devient notre héritage et change le droit d’aînesse de nos enfants.
Laissons donc derrière nous un pays meilleur que celui qui nous reste.
À chaque souffle de ma poitrine martelée de bronze nous élèverons ce monde blessé en un monde merveilleux.
Nous nous élèverons des collines dorées de l’Ouest.
Nous sortirons du nord-est balayé par le vent où nos ancêtres ont réalisé la première révolution.
Nous sortirons des villes bordées de lacs des États du Midwest.
Nous nous lèverons du sud ensoleillé.
Nous reconstruirons, nous réconcilierons et nous rétablirons dans chaque recoin connu de notre nation, dans chaque coin appelé notre pays, notre peuple diversifié et beau en ressortira battu et beau.
Le jour venu, nous sortons de l’ombre enflammée et sans peur. La nouvelle aube fleurit alors que nous la libérons. Car il y a toujours de la lumière.
Si seulement nous sommes assez courageux pour le voir. Si seulement nous sommes assez courageux pour l’être. »
(Amanda Gorman)